Réalisé par Antoine Paley
Ecrit par Naïma Hebrail Kidjo
Productrices:
Iman Perez, Buffalo Films
Productrice Associée - Naïma Hebrail Kidjo
'Executive Producer '- S. Epatha Merkerson
Un court-métrage d'après les vies de Jeanne Duval & Charles Baudelaire
JEANNE
ACTUALITÉS:
Félicitations à toute l'équipe de Jeanne à l'occasion de leur première au New York African Film Festival
au Lincoln Center!
INFOS CLÉS
GENRE & THEMES
Historique, Drame, Amour
DURÉE DU FILM
12 minutes 35 secondes
SOCIÉTÉ DE PRODUCTION
Buffalo Films
LIEU DE TOURNAGE
France
FORMAT IMAGE
2.39:1
FORMAT AUDIO
Advanced Audio Technology
TYPE DE FILM
Court-métrage
Français
VERSION ORIGINALE
2023
ANNÉE DE TOURNAGE
FORMAT DE PROJECTION
DCP
LANGUE
Français
SOUS-TITRES
Anglais
IMAGES
BANDE ANNONCE
Productrice
Iman Perez
Scénariste
Naïma Hebrail Kidjo
Réalisateur
Antoine Paley
Executive Producer
S. Epatha Merkerson
L'ÉQUIPE
L'HISTOIRE
27 avril 1842 : une journée dans la vie de Jeanne Duval et Charles Baudelaire.
Au sein de leur appartement parisien, Jeanne mémorise Othello et Charles écrit des poèmes sur Jeanne. Mais au fil de la journée, le poids des paroles et des besoins de Charles devient de plus en plus difficile à supporter pour Jeanne.
Lorsque Charles revient d’une course avec la nouvelle que l’esclavage est aboli mais détourne ce moment historique pour exiger encore plus de Jeanne, elle craque et trouve une nouvelle force dans sa colère. Le refus de Jeanne à rester effacée resonne à travers le temps, comme en démontre sa réapparition le tableau emblématique de Courbet, « L'Atelier du Peintre ».
L'Atelier du peintre (1855)
G. Courbet
Zoom sur la silhouette de Jeanne qui se dessine derrière Baudelaire. Elle réapparait sur le tableau, 169 ans après en avoir été effacée.
Still de Jeanne
'La maîtresse de Baudelaire' (1862)
E. Manet
Nous avons cherché à infuser notre film de poésie et de peinture. La beauté qui découle de l’alliance de ces trois médiums souligne la thématique de la cage dorée qui emprisonne Jeanne.
Elle est immortalisée par l’art mais effacée dans sa vie.
La Vraie Jeanne Duval
Jeanne Duval est une actrice métisse ayant vécu en France au XIXème siècle. Supposément née à Haïti vers 1821, elle rencontre le poète français Charles Baudelaire en 1842 à Paris. Ils tombent éperdument amoureux et la force de cet amour résonne encore aujourd’hui.
Jeanne est tissée dans la vie de Baudelaire, dans son œuvre, et est au cœur de son imagerie poétique. Bien que leur relation tumultueuse et passionnée ait été méprisée à leur époque du fait, notamment, du métissage de Jeanne, leur amour perdure tout au long de leurs vies. On aperçoit Jeanne parmi les vers de Baudelaire – ses cheveux, sa peau, ses « yeux profonds si fervents et si tendres »[1]… Ainsi, la silhouette remarquable de Jeanne prend forme dans l’ombre de la plume de son amant.
Jeanne a également été représentée sur toile ! Edouard Manet l'a peinte dans « La femme à l'éventail » , aussi connue sous le nom de « la maîtresse de Baudelaire » . Surtout, nous retrouvons Jeanne Duval dans « l’atelier du peintre » de Courbet près de la figure de Baudelaire. À l’époque, Courbet avait effacé le portrait de Jeanne de son tableau. Une cinquantaine d’années plus tard, grâce à l’amincissement des couches de peinture, la silhouette de Jeanne est réapparue dans « L’atelier du peintre » . Ce phénomène de réapparition des premières représentations qu’un artiste a recouvert de nouvelles couches s’appelle un « repentir ».
Malheureusement ce n’est qu’à travers le regard des autres, notamment celui de Baudelaire et les récits de son entourage que l’on
"Celle qui
dévore
les cœurs"
Dessin de Jeanne fait par Baudelaire
trouve le plus d’informations sur Jeanne Duval. Même des détails apparemment simples, comme la date et le lieu de sa naissance ou de son décès, ne sont pas confirmés. Et dans certains cas l’importance de Jeanne – voire son existence même – dans la vie de Baudelaire a été volontairement effacée. Par exemple, à la mort de son fils, la mère de Baudelaire a brûlé toutes les lettres que Jeanne lui avait écrites. Malgré tous ces obstacles, la vérité est que Jeanne reste « la seule femme que [Baudelaire] ait jamais aimée »,[2] une femme moderne, passionnée, déterminée et puissante.
Grâce à des recherches approfondies et à une belle dose d’imagination, nous avons tenté de percer le mystère qui se cache derrière le regard masculin que Charles a porté sur Jeanne et d’aller au-delà des ouï-dire afin de dresser un portrait à l’image de la “vraie" Jeanne. Nous espérons ainsi lui rendre un peu de la gloire qui lui est due.
[1] Un Fantôme de Charles Baudelaire
[2] Letter to M Ancelle - June 30 1845 par Charles Baudelaire